Depuis sept siècles de leur présence en Europe, dont les Gitans, Manouches et Roms représentent la plus importante des minorités répertoriées, il leur a fallu survivre au mieux dans l’indifférence, au pire dans la haine et la persécution. Notre pays a été le maillon complice du génocide perpétré par les Nazis. Cet épisode peu glorieux, loin d’être un détail, est largement ignoré.
Ces populations se marginalisent elles-mêmes comme nos sociétés les marginalisent depuis des siècles. Notre pays a maintes fois été sanctionné par le Conseil de l’Europe pour discrimination raciste et ce n’est que très tardivement qu’un assouplissement s’est opéré. Pour certains, le communautarisme et la ghettoïsation organisée sont un obstacle majeur à leur intégration, à l’accès aux droits et à l’exercice de leurs devoirs élémentaires de citoyens.
Les trois principaux groupes ethniques vivant en France, que sont les Gitans, les Manouches et les Roms, se sont construits dans l’adversité en développant une adaptabilité surprenante. Voyageurs ou sédentaires, la plupart sont citoyens français depuis plusieurs générations.
On observe, de part et d’autre, une dynamique encourageante de bonnes volontés, d’engagements citoyens et de réussites sociales, hélas, encore trop modestes pour intéresser la médiatisation.