Café philo parrainé par
L’utopie n’a pas bonne presse. Depuis des décennies, on lui oppose le pragmatisme. Ainsi y aurait-il, d’un côté, ceux qui délirent la réalité, les utopistes et, de l’autre, ceux qui s’y conforment, à raison dit-on, les pragmatiques. Parce que les choses sont ce qu’elles sont, les vouloir « autres » serait condamner nos entreprises à l’échec, peut-être même sombrer dans quelque fanatisme. Mais qu’est-ce qui nous garantit que le réel, tel qu’il s’impose à nous, est le seul monde viable ? Et ce qu’on appelle « monde », n’est-ce pas précisément ce bouleversement qu’on fait subir au réel en l’habitant en rêveurs ? N’est-ce pas, par ailleurs, la force de l’homme que de proposer de nouveaux mondes et, si oui, le rejet de l’utopisme ne nous déshumanise-t-il pas ?